“Les éoliennes produisent deux tiers en hiver”
L’énergie éolienne est souvent présentée comme indispensable pour garantir la sécurité de l’approvisionnement électrique, particulièrement en hiver. L’Office fédéral de l’énergie (OFEN) et le lobby éolien affirment volontiers que « deux tiers de la production éolienne » auraient lieu durant le semestre d’hiver. Cet argument, séduisant sur le papier, ne résiste toutefois pas à une analyse approfondie.
Certes, le vent souffle davantage entre octobre et mars, mais cela ne signifie pas que l’éolien puisse réellement contribuer à la sécurité d’approvisionnement. D’abord, ce ne sont pas deux tiers qui sont produits en hiver, mais 60% en moyenne durant les dix dernières années. La différence entre le semestre d’été (40%) et d’hiver (60%) est faible.
Ensuite, la production reste très faible à l’échelle nationale : les quelque 50 éoliennes suisses génèrent moins de 0,3 % de l’électricité consommée dans le pays. Même doublée ou triplée, cette part resterait marginale.
Enfin, les périodes venteuses sont irrégulières et imprévisibles : plusieurs jours, voire semaines sans vent peuvent survenir en plein hiver. Dans ces moments critiques et fréquents, les éoliennes restent à l’arrêt, obligeant le pays à compter sur l’hydraulique, les importations ou les centrales de secours.
Les chiffres bruts de l’OFEN donnent donc une image trompeuse : produire « davantage en hiver » ne suffit pas si cette production n’est ni garantie ni synchronisée avec la demande. De plus, les meilleurs sites éoliens se trouvent dans des régions éloignées des grands centres de consommation, ce qui complique leur intégration au réseau.
En réalité, l’éolien suisse ne renforce pas la sécurité d’approvisionnement, il la complexifie.