“La Suisse, pays de vent”
Contrairement à ce que laisse entendre le discours favorable au développement de l’énergie éolienne, la Suisse ne dispose pas de gisements de vent réellement favorables à une production électrique efficace et sûre. Le pays est enclavé au cœur du continent, entouré de massifs montagneux qui modifient profondément la circulation des masses d’air. Résultat : les vents y sont souvent irréguliers, faibles et turbulents — des conditions loin d’être idéales pour les grandes éoliennes modernes, conçues pour fonctionner de manière optimale à des vitesses de vent moyennes de 6 à 8 m/s.
En Suisse, aucun site n’atteint de telles vitesses. Les zones les plus propices se situent sur les crêtes jurassiennes, certaines vallées alpines ou quelques plateaux exposés, mais elles sont limitées, souvent isolées et soumises à de fortes contraintes environnementales ou paysagères. Une grande partie du territoire connaît au contraire des vents trop faibles pour justifier l’installation d’éoliennes industrielles : la production y serait aléatoire, voire déficitaire en comparaison des coûts d’investissement. Ce n’est pas le vent qui fait tourner les pales, ce sont les subventions massives de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN)
Les cartes de vent établies par l’OFEN confirment cette réalité : le potentiel exploitable reste restreint, et la densité énergétique du vent en Suisse est nettement inférieure à celle observée dans les plaines côtières du nord de l’Europe, où l’éolien s’est développé avec succès. Même dans les sites suisses jugés « favorables », les rendements moyens sont inférieurs à ceux d’un parc allemand ou danois typique.
En somme, la Suisse n’est pas un pays de vent. Miser sur l’éolien pour renforcer l’approvisionnement électrique revient à ignorer les réalités physiques du territoire : les gisements de vent y sont trop faibles, trop variables et trop dispersés pour constituer une base solide de production énergétique.