“Les éoliennes améliorent la biodiversité”

Aigle royal tué par une éolienne de Mont Crosin (c) BirdLife Suisse
On entend souvent, dans la bouche des promoteurs de l’éolien, que les parcs éoliens «favoriseraient la biodiversité». À les écouter, ces installations seraient presque devenues des alliées de la nature, contribuant à restaurer des écosystèmes fragiles. Cet argument relève pourtant de la pure communication – du greenwashing assumé – et non de la réalité écologique.
L’installation d’éoliennes industrielles défigure et fragmente les paysages naturels. Pour chaque turbine, il faut des routes d’accès, des forêts ou des pâturages défrichés, des lignes électriques et des fondations massives en béton armé. Ces travaux détruisent des sols vivants, perturbent la faune et ouvrent la voie à une banalisation des milieux. Les zones ciblées sont souvent parmi les plus riches en biodiversité : crêtes jurassiennes, vallées alpines, pâturages d’altitude. On y trouve des espèces rares d’oiseaux, de chauves-souris que l’éolien prétend paradoxalement «protéger».
La réalité est brutale : les collisions avec les pales provoquent la mort de milliers d’oiseaux et de chauves-souris chaque année en Europe. Des rapaces emblématiques, comme l’aigle royal ou le milan, en sont régulièrement victimes. La perte d’habitat menace la survie de nombreuses espèces. Dans plusieurs régions, les scientifiques observent déjà un déclin local de certaines populations.
Face à ces faits, prétendre que l’éolien améliorerait la biodiversité frise l’indécence. Les mesures compensatoires proposées – agriculture extensive, jachères fleuries, haies plantées à la hâte – ne remplacent pas un écosystème détruit. La biodiversité ne s’«améliore» pas en remplaçant une crête vivante par une zone industrielle.
L’éolien industriel n’est pas un allié de la nature, mais une intrusion technique qui a un coût écologique. Le nier, c’est détourner la transition énergétique de son sens premier: construire un futur durable sans sacrifier ce qu’il nous reste de vivant.