“Pas plus bruyantes qu’un lave-vaisselle”

L’énergie éolienne est souvent présentée comme propre et silencieuse, mais la réalité est très différente. En Suisse, pays densément peuplé et où les habitations sont souvent proches des zones rurales ou des crêtes exposées au vent, le bruit généré par les éoliennes constitue un problème réel et croissant.

Les turbines modernes sont de plus en plus grandes, avec des pales atteignant parfois plus de 100 mètres de longueur. Leur rotation produit un bruit aérodynamique constant, caractérisé par un léger bourdonnement ou un « whoosh » régulier, perceptible jusqu’à plusieurs centaines de mètres, voire des kilomètres. Ce bruit est particulièrement sensible la nuit, lorsque les sons ambiants s’atténuent. Il peut perturber le sommeil, générer du stress et entraîner des effets physiques et psychologiques, comme le montrent de nombreuses études internationales sur le «syndrome éolien».

La configuration topographique de la Suisse accentue ce problème. Les éoliennes sont souvent implantées sur des crêtes ou des plateaux exposés, ce qui favorise la propagation du son sur de longues distances et vers les villages voisins. Dans les vallées étroites ou les zones calmes, le bruit peut s’amplifier, rendant difficile la vie quotidienne pour les habitants à proximité.

En outre, la perception du bruit est fortement subjective. Même si les normes suisses fixent des limites de décibels, de nombreux résidents rapportent que le bruit constant et rythmique des pales est particulièrement gênant et difficile à ignorer. Le problème n’est donc pas seulement quantitatif, mais qualitatif : un son continu et répétitif, même à faible intensité, peut nuire à la qualité de vie.

Ainsi, en Suisse, le bruit des éoliennes n’est pas une nuisance marginale. Il représente un enjeu social et sanitaire réel, qu’il est essentiel de prendre en compte de manière sérieuse afin de protéger la santé des habitants.