L’industrie éolienne allemande soutient le lobby Suisse Eole
L’association Suisse Eole a dévoilé le programme de son prochain congrès annuel. L’invitation donne l’occasion de mieux connaître quels acteurs soutiennent le lobby éolien suisse. C’est le fabricant allemand d’éoliennes ENERCON qui arrive en tête pour cette manifestation. Le 3e plus grand constructeur d’éoliennes au monde n’agit pas ainsi par hasard. Avec les dernières décisions du Parlement, il a bien compris que les électriciens suisses devenaient un marché juteux grâce au torrent de subventions libéré par la rétribution à l’investissement éolien.
“Sponsor platine”, tel est le label décerné par Suisse Eole à ENERCON pour son prochain congrès annuel. En Suisse, le constructeur allemand d’éoliennes est leader du marché. Sur les 55 éoliennes actuellement en service ou en construction, 28 proviennent de cette entreprise, y compris les six du parc éolien de Ste-Croix en cours de construction. L’Office fédéral de l’énergie OFEN tient ENERCON en haute estime : l’étude “Potentiel éolien de la Suisse en 2022” ne mentionne que des turbines ENERCON dans ses analyses, comme s’il n’existait pas de types comparables d’autres fabricants.
Le “généreux” (sic) soutien d’ENERCON finance le spectacle humoristique de Marie-Thérèse Porchet qui divertira la galerie entre le repas principal et le dessert. Titre du spectacle : “Les arguments les plus absurdes contre l’énergie éolienne”. ENERCON finance donc non seulement le lobby éolien, mais aussi toute sa campagne de dénigrement des arguments contre les éoliennes. On en rit déjà.
La visibilité donnée à cet industriel allemand constitue la preuve à quel point les promesses d’une énergie “locale”, d’une “souveraineté énergétique” ou encore d’argent investi “qui reste ici” sont fausses. Il n’y a rien de “suisse” dans cette forme de production électrique. Tous les fabricants d’éoliennes sont étrangers, une partie de la construction ainsi que la maintenance sont assurées par eux et il ne reste aux entreprises suisses que quelques miettes pour se consoler. Marie-Thérèse y verra peut-être un argument absurde, en attendant, l’argent part bel et bien.
On observera que Romande Energie, en train d’ériger ses éoliennes à Ste-Croix, figure également parmi les sponsors “platine” pour son financement du rouge à lèvres et de la permanente de Marie-Thérèse. Quant aux Services industriels de Genève SIG, qui ont un portefeuille bien garni de projets éoliens dans tout l’Arc jurassien, leur obole remplira les verres de l’apéritif. Aucun doute que vu depuis le bout du lac, l’avenir des paysages jurassiens invite à la fête.
Un sponsor mérite cependant la palme d’or, bien que la couleur de son soutien reste soigneusement dissimulée : l’Office fédéral de l’Energie OFEN, via son programme SuisseEnergie. Voilà plus de 20 ans que, à coup de millions, cet office utilise Suisse Eole comme instrument pour sa promotion éolienne. Que la Confédération, avec l’argent du contribuable, subventionne de la sorte un lobby d’électriciens pour formater l’opinion publique a de quoi interpeller. “SuisseEnergie dispose en Suisse Eole d’un partenaire qui aide cantons et investisseurs à projeter des installations éoliennes et à promouvoir et consolider leur acceptation par la population”, écrit l’OFEN dans le Rapport décennal 2011-2018 (p. 35) de SuisseEnergie. ENERCON va adorer Marie-Thérèse.
Vers le programme du congrès 2023 de Suisse Eole: ici