Parc éolien de Crêt-Meuron : absurde et dépourvu d’intérêt national

Selon le promoteur de la centrale éolienne prévue à Crêt-Meuron, à côté de Tête-de-Ran / La Vue-des-Alpes, l’entreprise française RES, la demande de permis de construire sera déposée prochainement. Vieux de plus de 20 ans, ce projet constitue une véritable absurdité en termes de politique énergétique et d’aménagement du territoire.

Le projet de Crêt-Meuron fait partie des antiquités éoliennes que compte la Suisse. La mise à l’enquête du plan d’affectation de ce projet hautement contesté date en effet de 2001. La hauteur des machines y est ainsi limitée à… 93 mètres en bout de pale, alors que les autres éoliennes prévues à proximité dépassent les 200 mètres. Autant dire que la production y serait très faible, tellement faible qu’elle n’atteindrait pas le seuil de l’«intérêt national» ancré dans la loi sur l’énergie.

Pire encore, le projet est situé au cœur du secteur le plus prisé de tous les Neuchâtelois et fréquenté par de nombreux touristes tout au long de l’année. Bernard Chapuis, Président de l’Association des Amis de Tête-de-Ran/La Vue-des-Alpes, informe «qu’en raison des périmètres de sécurité imposés par les projections de glace, une large partie des pistes de ski de fond seraient supprimées, réduisant à néant l’effort des organisations qui s’activent depuis des années à entretenir et à développer le centre nordique le plus fréquenté de tout le massif du Jura franco-suisse». Il en va de même pour la pratique de la raquette à neige, du ski de piste, des tours en chiens de traîneau et de la randonnée hivernale. «Finalement, sous prétexte de produire de l’énergie verte à n’importe quelles conditions, c’est un site emblématique pour le canton qui sera voué à un inexorable déclin» poursuit-il.

Les raisons pour lesquelles le promoteur, l’entreprise française RES Renewable Energy Systems, poursuit malgré tout son projet témoignent de l’absurdité d’une politique énergétique favorisant les intérêts des grands groupes électriques. « Le lobby éolien ne cherche plus à produire du courant, mais à sauver la face, tout en tirant de juteux profits via les subventions » estime Michel Fior, Président de la fédération Paysage Libre BEJUNE.

S’ajoutent à ces considérations les impacts néfastes sur la biodiversité dans un secteur riche en chauves-souris, sur le paysage du secteur de la Vue-des-Alpes/Tête-de-Ran et sur le classement UNESCO des Villes du Locle et de la Chaux-de-Fonds, mis en péril par 7 turbines à la production ridicule et aléatoire. Crêt-Meuron est un projet dénué de sens et de perspective.